La sécurité des données en télétravail : défis et solutions pour les PME

Pour en résumé 

Le télétravail offre flexibilité et autonomie aux employés, mais il expose les PME à des risques accrus en cybersécurité. Réseaux domestiques vulnérables, usage de postes personnels et hausse des cyberattaques ciblant le facteur humain font de la protection des données un enjeu stratégique.

Pour sécuriser efficacement le télétravail, les PME doivent combiner solutions techniques et bonnes pratiques :

  • Protéger les postes de travail : antivirus, pare-feu et gestion centralisée des équipements.
  • Sécuriser les accès : VPN et protocoles de connexion chiffrés.
  • Établir des politiques claires sur l’usage des équipements et réseaux domestiques.
  • Former et sensibiliser les collaborateurs aux risques cyber et aux bonnes pratiques.

Même avec des ressources limitées, une approche progressive et structurée permet de garantir la sécurité des données, d’assurer la continuité de l’activité et de responsabiliser les équipes.

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Le télétravail s’est imposé comme une nouvelle norme dans de nombreuses sociétés. Il répond à une demande forte des employés et apporte de la flexibilité. Mais pour les PME, il soulève aussi un défi majeur : comment protéger les données sensibles de l’organisation lorsque les collaborateurs travaillent depuis leur domicile ou un autre lieu de travail ?

Contrairement aux grands groupes, les PME disposent rarement d’équipes entières dédiées à la cyber sécurité et au développement de solutions en matière de sécurité. Pourtant, elles sont tout aussi exposées aux cyberattaques.

Et un incident de sécurité des systèmes informatiques peut avoir des effets graves : perte ou vol de données clients, exploitation de vulnérabilité techniques, danger pour la continuité commerciale, interruption de l’activité, voire sanctions liées au non-respect du RGPD et de la vie privée…

La récente crise sanitaire liée à la pandémie de covid a accentué ce phénomène : l’essor du travail à distance, du travail hybride a multiplié les plateformes et outils utilisés au quotidien (VPN, logiciels antivirus, parefeu, solutions anti-hameçonnage, coffresforts numériques). Ces changements rapides ont transformé les habitudes de communication, de métier et de vie professionnelle, rendant indispensable la mise en œuvre de mesures de sécurité adaptées.

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Les 3 grands enjeux de la cybersécurité en télétravail

Voyons ensemble les 3 grands défis du travail à domicile en matière de cybersécurité, et les solutions accessibles pour les PME afin de mettre en oeuvre des mesures de sécurité efficaces.

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Réseaux domestiques non sécurisés

En télétravail, vos collaborateurs se connectent aux plateformes et services de l’organisation via leur connexion internet personnelle. Ce réseau privé sort totalement du contrôle de la DSI et peut devenir une porte d’entrée pour des attaques malveillantes.

Les équipements réseaux sont configurés d’une manière artisanale, la facilité d’installation étant privilégiés par les fournisseurs d’équipements pour les particuliers : wifi faiblement protégés, routeurs avec identifiants et mots de passe par défaut, CPL non protégés… Ces vulnérabilités rendent ces réseaux peu fiables ou exploitables par un hacker, voire une simple personne mal intentionnée dans le voisinage.

Ces failles rendent le réseau domestique vulnérable… et donc l’entreprise aussi. Pourtant, le salarié a souvent l’illusion d’être “en sécurité” chez lui.

Ce faux sentiment de sécurité est renforcé par ses habitudes de navigation, alors que son espace de travail domestique est beaucoup plus vulnérable qu’un bureau protégé par des parefeu, un logiciel antivirus et des mises à jour régulières.

👉 Pour une PME, cela signifie qu’une simple faille dans une connexion non sécurisée peut compromettre l’ensemble du système d’information et entraîner des conséquences commerciales, bancaires ou relatives à la vie privée

 

Utilisation de postes de travail personnels

La gestion des postes de travail utilisés en télétravail constitue un défi majeur pour les organisations. Deux situations se présentent généralement :

Certains collaborateurs accèdent aux informations de l’entreprise depuis leur ordinateur personnel. Cette pratique, connue sous le nom de BYOD (Bring Your Own Device), soulève des questions juridiques (contrôle, contrats, assurances) et techniques importantes, notamment en matière de protection des données et de conformité réglementaire.
D’autres utilisent un poste de travail fourni par l’entreprise. Cette approche est plus sécurisée, mais ne permet pas de maîtriser l’ensemble des appareils connectés au réseau privé du domicile : téléviseurs intelligents, caméras de surveillance, mobiles ou objets connectés.
Chaque appareil supplémentaire présent dans l’environnement familial accroît la surface d’attaque et, par conséquent, le nombre de vulnérabilités exploitables.

👉 Pour une PME, cette réalité signifie que la simple fourniture d’un ordinateur portable ne suffit pas. Il est essentiel de définir des règles d’usage claires, de donner des conseils précis et de mettre en place des outils de protection adaptés (logiciel antivirus, coffres-forts numériques , solution de sécurisation et de gestion centralisée)

 

Augmentation des cyberattaques liées au facteur humain

Le facteur humain reste, de loin, le principal vecteur de risque en cyber sécurité. Même dans un bureau, maintenir un haut niveau de sécurité est difficile. En télétravail, cette exigence devient encore plus complexe.

À domicile, le collaborateur peut être tenté d’utiliser son poste de travail professionnel pour des usages personnels (navigation internet, loisirs numériques, accès par les proches). Ces comportements, souvent perçus comme anodins, ouvrent pourtant des attaques d’hameçonnage.

Le risque ne provient pas uniquement du salarié lui-même. Les autres membres du foyer, qu’il s’agisse d’enfants ou de proches, peuvent sans le savoir compromettre l’ordinateur professionnel en l’utilisant à des fins personnelles.

Parallèlement, les cybercriminels exploitent de plus en plus l’empreinte numérique laissée par les individus sur les réseaux sociaux. En recoupant les informations personnelles (adresse, centres d’intérêt, relations professionnelles), il leur est facile de concevoir des attaques ciblées particulièrement convaincantes.

👉 Pour une PME, cette combinaison de manque de sensibilisation et de cyberattaques de plus en plus sophistiquées fait du facteur humain un sujet stratégique à traiter dans un contexte de télétravail. Un expert en cyber sécurité pourra assurer la mise en place de mesures de sécurité robustes, incluant la formation, la communication, le recours à des services adaptés et un support en continu.

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Les solutions de nos DSI pour protéger votre PME

Protéger les postes de travail

Face aux risques liés au télétravail, la direction informatique dispose de solutions concrètes. Chaque poste de travail – ordinateur, tablette ou smartphone – doit être considéré comme étant exposé à un environnement potentiellement hostile et protégé en conséquence. La DSI peut mettre en place plusieurs mesures de sécurité simples et efficaces :

  • Protection logicielle : installation d’antivirus, pare-feu et outils de détection des menaces.
  • Gestion centralisée : déploiement et mises à jour des systèmes et applications à distance, verrouillage ou effacement des données en cas de perte ou de vol.
  • Contrôle des accès : définition des droits et authentification des utilisateurs pour limiter l’accès aux seules informations sensibles.

De nombreuses solutions adaptées aux PME existent sur le marché : Microsoft Intune, Cisco Meraki, Hexnode, ou encore AirDroid Business et Jamf Pro pour les environnements Android et Apple. Ces outils permettent de sécuriser efficacement les postes de travail tout en restant simples à gérer pour des équipes limitées.

 

Sécuriser les accès aux ressources de l’entreprise

Pour protéger les données de l’entreprise, il est essentiel que le poste du télétravailleur soit rapidement intégré dans le périmètre de sécurité, même lorsqu’il utilise un réseau domestique.

La solution la plus efficace consiste à mettre en place un VPN (réseau privé virtuel) chiffré, garantissant que toutes les connexions passent par un tunnel sécurisé et isolé du réseau local du domicile. Grâce à ce mécanisme :

  • L’utilisation des ressources de l’entreprise est réservée aux seuls utilisateurs autorisés,
  • Les appareils domestiques (imprimantes, consoles, caméras) ne peuvent pas interagir avec le poste professionnel,
  • L’ensemble des échanges – mails, fichiers, applications – est soumis aux mêmes règles de sécurité que depuis le siège.

Il est également recommandé d’utiliser systématiquement des protocoles chiffrés pour toutes les connexions distantes (extranet, messagerie, transferts de fichiers), afin de garantir la confidentialité et l’intégrité des données.

 

Politiques de sécurité claires

Au-delà des mesures techniques, la dimension managériale est essentielle pour sécuriser le télétravail. Il est indispensable d’établir des directives précises concernant l’usage des appareils professionnels et des réseaux domestiques.

Ces bonnes pratiques doivent être issues d’une concertation être DSI, RH et les représentants des salariées. Elles doivent être claires, compréhensibles et simples à mettre en œuvre. Elles doivent être énumérées dans un document reconnu par le droit du travail : règlement intérieur, charte informatique ou charte de télétravail.  Parmi elles, citons la séparation stricte de l’usage professionnel de la sphère personnelle, le respect de périodes de déconnexion, et le stockage sécurisé des équipements lorsque ceux-ci sont inutilisés (bureau sous clef ou câble antivol par exemple).

 

Sensibiliser et former les collaborateurs

La mise en place de politiques et de directives claires n’a de valeur que si les employés sont formés et sensibilisés à leur application. En situation de télétravail, la sécurité informatique nécessite un accompagnement continu pour garantir que les bonnes pratiques soient comprises et respectées face aux cybermenaces.

Il est recommandé de :

  • Sensibiliser les collaborateurs aux risques spécifiques du télétravail,
  • Former et donner des conseils pratiques sur l’utilisation des appareils et des réseaux,
  • Tester régulièrement l’assimilation des connaissances et corriger les comportements à risque.

Par exemple, des simulations de phishing peuvent être réalisées pour évaluer la vigilance des télétravailleurs. Ces tests peuvent être adaptés à leur environnement et à leur empreinte numérique publique, ou viser des accès distants critiques, tels que l’ERP ou les applications en SaaS.

Une démarche de formation continue permet ainsi de transformer le collaborateur en un maillon actif et responsable de la sécurité de l’entreprise.

Une approche holistique au nomadisme numérique

Les enjeux de sécurité du télétravail sont finalement proches de ceux de l’utilisateur nomade : ce dernier est aujourd’hui mieux sensibilisé au risque que représente la connexion à un réseau wifi public. Mais il occulte ce problème en partageant la connexion data de son portable pour accéder à internet. Ce faisant il confie sa sécurité à l’opérateur. Sans doute est-il plus pertinent de garder la sécurité sous le seul périmètre de confiance de l’entreprise, en incluant dans la politique de sécurité de l’entreprise une approche holistique de la sécurité, sollicitant des outils techniques et managériaux propres à sécuriser l’information de l’entreprise, quel que soit le lieu et le mode d’accès à celle-ci : dans l’entreprise, en itinérance ou à domicile.

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PME : comment avancer sans exploser le budget ?

La cybersécurité n’est pas réservée aux grands groupes. Même avec des moyens limités, une PME peut renforcer sa sécurité en avançant pas à pas :

  • Étape 1 (immédiate) : imposer des mots de passe robustes, mettre en place la double authentification, installer un VPN, sensibiliser les collaborateurs.
  • Étape 2 (à moyen terme) : rédiger une charte de télétravail, équiper les postes de solutions de gestion et d’antivirus centralisés, réaliser un audit de sécurité.
  • Étape 3 (à long terme) : mettre en place un plan de reprise d’activité en cas d’incident, investir dans des solutions plus complètes de gestion des identités et des accès.

👉 Et si votre PME n’a pas de directeur informatique en interne, il est possible de s’appuyer sur une DSI à temps partagé pour piloter ces actions sans alourdir vos coûts fixes.

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Auteur(s)

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Article écrit par

Christophe Mathieu
DSI  à Temps Partagé Augmenté

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